Des stratégies visant à créer les conditions favorables à une "hospitalité globale" de l'univers bâti: en "maîtrisant" les technologies, en agissant sur les qualités matérielles et immatérielles, perceptives et spirituelles de l'espace urbain, afin qu'il soit en mesure d'accueillir le sacré et le profane, les humains et les animaux, l'architecture mais aussi l'agriculture.
Les jeunes témoignent donc d'une nouvelle urgence de réformes qui dépasse l'ancien schéma selon lequel on ne peut changer le monde que par des macro-entreprises politiques et des super-projets globaux; bien au contraire, nos étudiants croient (et nous le croyons également) qu'il existe actuellement une nouvelle possibilité d'améliorer le monde à partir de ce qui est infiniment petit, apparemment superflu, et à partir de l'esthétique du quotidien.
Voici la stratégie propre au design, une stratégie qui n'élabore pas de projets globaux mais met en oeuvre de profondes mutations en suivant des parcours apparemment millimétriques pourtant susceptibles de transformer nos villes de l'intérieur.
Une société qui s'exprime à travers un nombre infini de signes et de produits, mais n'arrive plus jamais à construire globalement la "cathédrale" dans laquelle elle se reconnaît.
Lhypothèse du temps circulaire vient d'un mouvement de philosophes que j'ai entendu à cette époque, qui travaillent sur linterprétation de lépoque actuelle, de la globalisation, de léconomie post-fordiste, de ces phénomènes du capitalisme globalisé mondial, etc... Ils disent que ce système physique, économique dans lequel nous sommes entrés na pas plus dextérieur, cest-à-dire, qu'il est comme une dimension infinie.
Et lhypothèse de la globalisation et de ce type de condition qui est celle de vivre dans une dimension infinie, cest une dimension que jaime beaucoup et qui est un peu la caractéristique de mon travail à partir de Non-Stop City, donc depuis les années 1968 jusquà aujourdhui.
Donc cest une autre ville, qui a une dimension invasive, moléculaire, mais qui ne se présente plus dans une forme globale, comme est la forme dune ville.
Ils vivent dans les cycles naturels, dans les transformations, mais ils nont pas une vision critique globale, complète, car il ny a plus, comme le disent les philosophes un espace extérieur, cest-à-dire aussi une alternative.
Dans léconomie globale, ce nest pas louvrier qui travaille.
Donc cest un peu la condition dune société mondiale, qui na plus un modèle global de fonctionnement.
Cest à dire qui na pas, comme je le disais, un modèle global ni de soi-même ni du système mondial.
Lautre condition, cest que dans cette époque de globalisation, lOccident peut commencer à se confronter avec dautres traditions. LEurope surtout.
Cest-à-dire quil y a cette vision dune hospitalité de la ville, cosmique, globale, où il y a un flux vital au-delà des règles, mais qui forme une sorte de vitalité de ce système. Sur ce thème jai beaucoup travaillé à chercher des modèles durbanisation faibles.
Donc travailler dans cette logique, à réaliser des situations où il y a des périmètres traversables, les bords qui sont foncés, donc chercher à dépasser les règles fondamentales de la construction de larchitecture, qui produit ce type de rigidité globale.
Donc la ville aujourdhui, à mon avis, ce nest plus la définition du territoire urbain, cest davantage constitué par la présence du "personnal computer" chaque 20 m2 que par toutes les structures formelles qui sont autour, parce qu'ils rendent possible le fonctionnement global du travail diffus des entrepreneurs de masse, des liaisons entre les personnes, etc.
Ceci cest la base du fonctionnement du territoire urbain, qui na pas une forme globale, qui na pas de forme.
No-Stop City est une utopie critique, un modèle durbanisation globale, où le design est conçu comme loutil conceptuel fondamental pour modifier les modes de vie et le territoire.
Avec la charte dAthènes, est née lidée quil est possible de réaliser un modèle global et permanent.
Larchitecture croit être le protagoniste de lespace urbain, mais ne correspond pas à la composition architectural ni à lorganisation du territoire, ce qui a fait naitre une schizophrénie global.