Des stratégies visant à créer les conditions favorables à une "hospitalité globale" de l'univers bâti : en "maîtrisant" les technologies, en agissant sur les qualités matérielles et immatérielles, perceptives et spirituelles de l'espace urbain, afin qu'il soit en mesure d'accueillir le sacré et le profane, les humains et les animaux, l'architecture mais aussi l'agriculture.
En effet, dans la ville postindustrielle, où les grands gisements immobiliers sont tombés en disgrâce et où s'étendent des millions de mètres carrés d'industries et de bureaux désaffectés, on assiste à une sorte de révolution urbaine issue des espaces intérieurs, transformant ainsi l'ensemble de leur fonctionnement par des interventions d'"architecture d'intérieur": des villes en évolution constante et dont les fonctions doivent être continuellement revisitées afin de répondre aux nécessités changeantes de l'économie sociale, du télétravail et de l'entrepreneuriat de masse.
Des villes dans lesquelles la qualité des zones urbaines n'est plus exclusivement constituée par les diverses architectures en présence, mais aussi par la qualité du tissu commercial, par le flux expressif des personnes qui le traversent et créent des scénarios mobiles capables d'engendrer une nouvelle géographie de qualité à l'intérieur du paysage rigide et figé de l'architecture construite.
Ce dernier trace en effet de possibles modèles d'une "frêle urbanisation" de territoires aux frontières floues et aux fonctions imprécises, des "modèles fragiles", caractéristiques de notre société où politique, économie et culture ont perdu la force de leurs fondements et n'arrivent plus à coexister dans un système harmonieux ou à conférer une forme stable et robuste à nos villes. Des villes dans lesquelles la qualité des zones urbaines n'est plus exclusivement constituée par les diverses architectures en présence, mais aussi par la qualité du tissu commercial, par le flux expressif des personnes qui le traversent et créent des scénarios mobiles capables d'engendrer une nouvelle géographie de qualité à l'intérieur du paysage rigide et figé de l'architecture construite.
Cest une autre chose - mais en général, dans la ville contemporaine, la qualité se réalise à travers la qualité des objets, des services, des petites choses. Ce nest pas la qualité de lespace urbain.
Ce nest pas réalisé par la qualité des grandes interventions darchitecture, qui sont restées au dehors de cette vision tellement dense, tellement intégrée qui existe aujourd'hui entre les citoyens et toute la réalité urbaine qui se présente sans différence entre l'intérieur et l'extérieur.
Donc il y a, par exemple, une invasion de lespace urbain de manière absolument originale, qui met en crise la vision de larchitecture, parce que chacun nest pas nu dans ces images réalisées par Tunique.
La capacité dentrer dans la dimension de léconomie quotidienne, dans les micro-espaces, et ceci cest le rôle du design, de changer la qualité des grands complexes méga-urbains à partir de la dimension anthropologiques, qui est sûrement une dimension minimale et sans grands signes, ça c'est très important.
Et considérer donc la ville comme une favela high-tech, qui change très rapidement de forme, au-delà de la rigidité typique de larchitecture qui pense toujours être dans léternité. Et au contraire, je trouve quil y a des sous systèmes urbains qui ont réalisé une flexibilité extraordinaire.
La modernité cest une idée Eurocentrique, et on a jugé les pays, la civilisation des pays, la modernisation dun pays, à partir de lutilisation des codes de larchitecture européenne. Mais je dois dire quil y a dautres traditions urbaines qui sont à mon avis en ce moment bien plus intéressantes.
Cest-à-dire quil y a cette vision dune hospitalité de la ville, cosmique, globale, où il y a un flux vital au-delà des règles, mais qui forme une sorte de vitalité de ce système. Sur ce thème jai beaucoup travaillé à chercher des modèles durbanisation faibles.
Donc la ville aujourdhui, à mon avis, ce nest plus la définition du territoire urbain, cest davantage constitué par la présence du "personnal computer" chaque 20 m2 que par toutes les structures formelles qui sont autour, parce qu'ils rendent possible le fonctionnement global du travail diffus des entrepreneurs de masse, des liaisons entre les personnes, etc.
Ceci cest la base du fonctionnement du territoire urbain, qui na pas une forme globale, qui na pas de forme.
Cest une réalité enzymatique, mais absolument fondamentale. Je crois que la culture du projet doit commencer à comprendre que la séparation entre lintérieur et lextérieur sont seulement dans des différences apparentes, ce nest pas la question de lordre urbain.
Quelle est la ville idéale ? Dans lhistoire, les villes ont toujours des problèmes, ont toujours des impossibilités par rapport au fonctionnement, à lévolution de la société urbaine, à léconomie à la technologie. Donc cest un organisme imparfait, institutionnellement imparfait.
Et je dois dire que jamais n'a existé une société où ce type de problème a trouvé une solution, parce que, par exemple, les pays socialistes dans linterprétation quen a donné Joseph Brodsky, poète qui a gagné le prix Nobel, ont eu ce type de débâcles à cause dun choc esthétique, dun désastre esthétique, cest-à-dire quils ont réalisé un monde urbain, des relations humaines et une gestion de la qualité de la vie tellement horrible que cela a produit un refus politique, donc un choc.
No-Stop City est une utopie critique, un modèle durbanisation globale, où le design est conçu comme loutil conceptuel fondamental pour modifier les modes de vie et le territoire.
Considérant larchitecture comme une catégorie intermédiaire dorganisation urbaine quil fallait dépasser, No-Stop City opère une liaison directe entre la métropole et les objets dameublement : la ville devient une succession de lits, de tables, de chaises et darmoires, le mobilier domestique et le mobilier urbain coïncident totalement. Aux utopies qualitatives, nous répondons par la seule utopie possible : celle de la Quantité.
Larchitecture croit être le protagoniste de lespace urbain, mais ne correspond pas à la composition architectural ni à lorganisation du territoire, ce qui a fait naitre une schizophrénie global.
Il faut maintenir la biodiversité dans les villes ce qui donnera des modèles durbanismes faibles suivant les saisons et les utilités agricoles.
La ville est aujourdhui un ensemble de flux humain, énergétique, sexuel, ce théâtre urbain est plein de cette énergie créative sexuelle de la multiplication.