Notre époque a besoin d'élaborer des scénarios novateurs, qui ne soient pas le fruit d'une seule et unique logique mais se nourrissent d'un plancton de logiques différentes, sans craindre de franchir la limite qui sépare le projet de l'imaginaire, ce qui est facile de ce qui est difficile, car, dans l'ère de la mondialisation, le rôle de "l'innovation" assume une fonction stratégique et fondamentale pour le système civil dans son ensemble.
Ils témoignent ainsi que nous assistons à la transition de la "société" industrielle (constituée par des produits en série destinés à des marchés massifiés) vers une "civilisation" industrielle qui exprime des valeurs et des comportements privés tout autant que de nouvelles morales dictées par le marché (comme la consommation "éthique").
Une civilisation industrielle donc, où chacun est à la fois ingénieur et auteur de projets, dans le sens où chacun fait usage de son "génie" et projette sa propre identité une civilisation où tout est "industriel": autant la production en série que la manufacture; autant les technologies avancées que les technologies primitives; autant le produit destiné à une longue durée de vie que celui, éphémère, qui ne durera qu'un jour voire une heure.
Il nous faut donc être très prudents à l'heure de discerner entre ce qui est superflu et ce qui ne l'est pas, car l'histoire nous enseigne que les grandes civilisations se sont développées en investissant leurs énergies les meilleures notamment dans ces activités qui ne sont manifestement pas nécessaires: l'art, la musique, la poésie et la beauté de l'habitat humain; la qualité des objets détermine aujourd'hui la qualité de la ville, elle-même constituée d'objets.
La modernité cest une idée Eurocentrique, et on a jugé les pays, la civilisation des pays, la modernisation dun pays, à partir de lutilisation des codes de larchitecture européenne.
Nous sommes dans une autre époque de civilité réformiste, survivant à la crise en créant sa propre énergie dynamique.