EPOQUE

Je crois qu'au XXIe siècle le design sera appelé à modifier son statut ainsi que les limites de la discipline pour se transformer et élaborer de nouvelles stratégies industrielles à l'époque de la mondialisation ainsi que de véritables stratégies humanistes, à l'époque de la grande crise environnementale.

Notre époque a besoin d'élaborer des scénarios novateurs, qui ne soient pas le fruit d'une seule et unique logique mais se nourrissent d'un plancton de logiques différentes, sans craindre de franchir la limite qui sépare le projet de l'imaginaire, ce qui est facile de ce qui est difficile, car, dans l'ère de la mondialisation, le rôle de "l'innovation" assume une fonction stratégique et fondamentale pour le système civil dans son ensemble.

L’hypothèse du temps circulaire vient d'un mouvement de philosophes que j'ai entendu à cette époque, qui travaillent sur l’interprétation de l’époque actuelle, de la globalisation, de l’économie post-fordiste, de ces phénomènes du capitalisme globalisé mondial, etc...

Mais c’est aussi très difficile de trouver des dispositifs pour entrer dans cette époque où la condition fondamentale ce n’est plus de trouver des solutions permanentes, définitives, des solutions scientifiques à des problèmes qui peuvent recevoir une solution permanente.

Ce n’est pas cette question là. C’est la question que, en effet, l’instabilité du design, qui est le résultat d’un ensemble d’entreprises de design, de créatifs, etc., une base design, c’est-à-dire une forme ingouvernable, qui n’a pas une direction mais toutes les directions, appartient bien à cette époque.

Nous sommes entrés au-delà de l’époque de la mécanique, donc de l’illuminisme où tout était clair.

C’est un document très important écrit par Le Corbusier, pour le CIAM, le Congrès International d’architecture moderne, dans les années 1930. C’est le premier document qui propose une interprétation de la ville à l’époque industrielle.

C’est-à-dire qu’elle a fait une présentation d’une question qui semblait un désastre impossible, dans une manière logique pour cette époque géniale.

Il y a beaucoup de villes, comme par exemple Milan, où à une époque on trouvait des millions de mètres carrés d’usines abandonnés, des bureaux abandonnés, car ils avaient transféré la production dans des pays éloignés, alors qu'ils sont très utiles sur le plan des coûts économiques.

L’autre condition, c’est que dans cette époque de globalisation, l’Occident peut commencer à se confronter avec d’autres traditions.

Donc ce n’est pas possible que le design qui est devenu l’une des activités les plus diffuses, qui a un rôle stratégique que j’ai cherché à expliquer aussi largement, reste en dehors des mouvements culturels qui se passent, qui changent, en dehors de la musique et de la poésie, qui prend des responsabilités, passe les époques mais reste impassible.

Nous sommes dans une autre époque de civilité réformiste, survivant à la crise en créant sa propre énergie dynamique.

BRANZI, Andrea. Progress. In: QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010-12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In: Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1-2 octobre 2009, Centre Pompidou.