(RE)CHERCHE

Un système qui doit alimenter sa propre énergie de croissance, au-delà des limites de la simple gestion de ce qui existe, en envahissant les territoires de "l'imaginaire" esthétique et technologique. Or produire de "l'innovation" requiert un long parcours de recherche.

Ces jeunes s'engagent à "intérioriser" la recherche esthétique et technologique, en "privatisant" les questions commerciales.

L'on accuse fréquemment cette jeune génération de ne pas être "engagée", mais en réalité elle exprime une sorte de nouvelle énergie politique qui émane d'un jugement esthétique (qui est aussi un jugement politique) sur la "laideur" du monde actuel qu'elle veut changer sans délai, à partir des objets domestiques, des ustensiles quotidiens; elle saisit l'inutilité qui nous entoure et recherche de nouvelles solutions dans le domaine des micro-fonctions domestiques.

Nous vivons dans une logique très expérimentale, très originale, qui se base sur la recherche permanente d’une société mondiale auto-réformiste.

Il faut commencer à chercher, à trouver des éléments de conseil, mais pas des "statements".

Sur ce thème j’ai beaucoup travaillé à chercher des modèles d’urbanisation faibles.

Il y a une cohabitation presque impossible aujourd’hui, alors il faut chercher une forme de fluidification de ce type de logique, de l’un à l’autre.

Donc travailler dans cette logique, à réaliser des situations où il y a des périmètres traversables, les bords qui sont foncés, donc chercher à dépasser les règles fondamentales de la construction de l’architecture, qui produit ce type de rigidité globale.

Donc c’est un organisme imparfait, institutionnellement imparfait.

Donc très intéressant. Sur lequel il faut toujours réfléchir, chercher, faire de l’expérimentation.

Je cherche à donner au design qui, comme je l’ai dit, est devenu une activité de masse énorme, un sens positif, mais qui a toujours la limite d’être au final une activité professionnelle, une prestation optimiste, qui n’est pas capable de devenir culture. Culture ça veut dire se confronter avec la dimension tragique de la mort, de la vie, des passions, du mystère.

C’est-à-dire qu’il y avait un ordre qui s’est rompu, maintenant il y a une recherche un peu bouleversante, mais après il arrive un autre ordre.

Donc ce n’est pas possible que le design qui est devenu l’une des activités les plus diffuses, qui a un rôle stratégique que j’ai cherché à expliquer aussi largement, reste en dehors des mouvements culturels qui se passent, qui changent, en dehors de la musique et de la poésie, qui prend des responsabilités, passe les époques mais reste impassible.

Il y a des politiciens, des philosophes qui cherchent à présenter cette liberté comme une sorte de prison générale.

Oui, simplement depuis le moment que je vois que la question des architectes et en général du gouvernement de la ville, c’est de construire bien, de nouveaux quartiers, des installations etc., qu’on voit que ce sont des solutions qui sont en crise, tout le temps, on ne trouve pas, alors le problème central c’est simplement de dire : regarder que le problème ce n’est pas le modèle de fonctionnement de la ville que l’on doit chercher à résoudre avec de nouveaux bâtiments, c’est plutôt la qualité interne de la ville, c’est la qualité des rapports.

En 1969, conjointement à son travail expérimental dans le domaine du design, le groupe Archizoom entreprit une recherche sur la ville, l’environnement et la culture de masse, qui aboutit au projet No-Stop City.

Dans le domaine de la recherche théorique, l’architecture ne doit pas attendre qu’on lui commande de faire quelque chose de nouveau.

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.