MODELE

Le début de ce siècle a vu poindre un nouveau modèle de modernité, moins "forte et concentrée" qu'au siècle passé, mais plus "faible et capillaire". Ce modèle agit au travers de mécanismes réversibles, de solutions provisoires et de schémas incomplets.

C'est donc une modernité plus adaptée à notre société "réformiste", obligée de modifier quotidiennement ses statuts afin de résoudre les problèmes engendrés par un système social instable en quête d'équilibres nouveaux — qui par ailleurs ne seront jamais des acquis définitifs — et de l'adapter en le développant, sans toutefois revendiquer un modèle de fonctionnement unique.

Ce dernier (le design) trace en effet de possibles modèles d'une "frêle urbanisation" de territoires aux frontières floues et aux fonctions imprécises, des "modèles fragiles", caractéristiques de notre sociétépolitique, économie et culture ont perdu la force de leurs fondements et n'arrivent plus à coexister dans un système harmonieux ou à conférer une forme stable et robuste à nos villes.

Donc c’est un peu la condition d’une société mondiale, qui n’a plus un modèle global de fonctionnement. Il a une dimension mondiale, mais il n’a pas un modèle unique.

Nous vivons dans une logique très expérimentale, très originale, qui se base sur la recherche permanente d’une société mondiale auto-réformiste. C’est à dire qui n’a pas, comme je le disais, un modèle global ni de soi-même ni du système mondial.

C’est-à-dire qu’il y a cette vision d’une hospitalité de la ville, cosmique, globale, où il y a un flux vital au-delà des règles, mais qui forme une sorte de vitalité de ce système. Sur ce thème j’ai beaucoup travaillé à chercher des modèles d’urbanisation faibles.

No-Stop City est une utopie critique, un modèle d’urbanisation globale, où le design est conçu comme l’outil conceptuel fondamental pour modifier les modes de vie et le territoire.

Avec la charte d’Athènes, est née l’idée qu’il est possible de réaliser un modèle global et permanent.

Ce qui entraine une suppression de la spécialisation. Il faut maintenir la biodiversité dans les villes ce qui donnera des modèles d’urbanismes faibles suivant les saisons et les utilités agricoles.

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.