SOLUTION

L'on accuse fréquemment cette jeune génération de ne pas être "engagée", mais en réalité elle exprime une sorte de nouvelle énergie politique qui émane d'un jugement esthétique (qui est aussi un jugement politique) sur la "laideur" du monde actuel qu'elle veut changer sans délai, à partir des objets domestiques, des ustensiles quotidiens; elle saisit l'inutilité qui nous entoure et recherche de nouvelles solutions dans le domaine des micro-fonctions domestiques.

S'il est vrai que la pollution environnementale existe, il existe également une pollution esthétique (plus grave que la première). Or les deux problèmes doivent être résolus simultanément, faute de quoi la solution sera pire que le problème premier.

Ce modèle agit au travers de mécanismes réversibles, de solutions provisoires et de schémas incomplets.

Assistons-nous aujourd'hui, à nouveau, à la fin d'un équilibre historique qui ne trouve pas de solution aux problèmes actuels et qui produit un système d'autonomies de la connaissance ?

Mais c’est aussi très difficile de trouver des dispositifs pour entrer dans cette époque où la condition fondamentale ce n’est plus de trouver des solutions permanentes, définitives, des solutions scientifiques à des problèmes qui peuvent recevoir une solution permanente.

Mais qui permettent de trouver des solutions qui ne soient pas définitives, mais conjoncturelles comme on peut dire.

Dans chaque territoire, dans chaque pays, il y a une crise différente, il y a une multiplication des formes de crise. Donc c’est difficile aussi de trouver une solution pour toutes les variations de crises qui existent aujourd’hui.

Donc ce document que je présente, ce n’est absolument pas l’idée de présenter une solution permanente qui m'intéresse, c’est le contraire.

Il y a, en effet, des problèmes tellement complexes, sur lesquels il faut produire, à mon avis, des réflexions très simples, sans avoir l’idée de trouver des solutions, parce que, en effet, la charte d’Athènes n’a jamais été réalisée.

Comme vous le voyez ce n’est pas la solution de rien, c’est seulement une réflexion sur la dimension des problèmes que nous avons en effet, avec la multiplication du nombre de personnes aujourd'hui dans la société, 7 milliards de personnes c’est une quantité énorme.

Mais c’est une autre question encore. Et je dois dire que jamais n'a existé une société où ce type de problème a trouvé une solution, parce que, par exemple, les pays socialistes dans l’interprétation qu’en a donné Joseph Brodsky, poète qui a gagné le prix Nobel, ont eu ce type de débâcles à cause d’un choc esthétique, d’un désastre esthétique, c’est-à-dire qu’ils ont réalisé un monde urbain, des relations humaines et une gestion de la qualité de la vie tellement horrible que cela a produit un refus politique, donc un choc.

Ce n’est pas la solution de tous les problèmes, c’en est une. Je crois aussi que ce que nous devons comprendre des siècles passés, c’est qu’il y a des problèmes qu'on ne peut pas résoudre. Qui n’ont pas de solutions.

Parce que les révolutions du siècle passé sont toutes nées avec l’idée de trouver une solution pour tous les problèmes ensemble et ce n’est pas comme ça.

Oui, simplement depuis le moment que je vois que la question des architectes et en général du gouvernement de la ville, c’est de construire bien, de nouveaux quartiers, des installations etc., qu’on voit que ce sont des solutions qui sont en crise, tout le temps, on ne trouve pas, alors le problème central c’est simplement de dire : regarder que le problème ce n’est pas le modèle de fonctionnement de la ville que l’on doit chercher à résoudre avec de nouveaux bâtiments, c’est plutôt la qualité interne de la ville, c’est la qualité des rapports.

Poser des idées sur une table, pas de solution, mais aussi des idées utopiques. La ville peut être une suggestion mentale

BRANZI, Andrea. Progress. In: QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In: Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.