C'est pour cela que le design est en train de devenir, dans le monde entier, cette "profession de masse"; non seulement à la suite de la constante demande d'innovation provenant du système industriel et des économies locales, mais également parce que nombreux sont les jeunes qui s'orientent vers cette activité dans le but d'exprimer leur "créativité spontanée" agissant même au-delà des stricts rapports industriels; une génération qui vit le design comme une forme de réalisation de sa propre personnalité, comme l'expression de sa propre identité, avant même de l'envisager comme une fonction appartenant à l'entreprise.
Ils témoignent ainsi que nous assistons à la transition de la "société" industrielle (constituée par des produits en série destinés à des marchés massifiés) vers une "civilisation" industrielle qui exprime des valeurs et des comportements privés tout autant que de nouvelles morales dictées par le marché (comme la consommation "éthique").
L'on accuse fréquemment cette jeune génération de ne pas être "engagée", mais en réalité elle exprime une sorte de nouvelle énergie politique qui émane d'un jugement esthétique (qui est aussi un jugement politique) sur la "laideur" du monde actuel qu'elle veut changer sans délai, à partir des objets domestiques, des ustensiles quotidiens; elle saisit l'inutilité qui nous entoure et recherche de nouvelles solutions dans le domaine des micro-fonctions domestiques.
Une société qui s'exprime à travers un nombre infini de signes et de produits, mais n'arrive plus jamais à construire globalement la "cathédrale" dans laquelle elle se reconnaît.
Ce mouvement a suscité à ce moment-là, des débats très violents, où lon a considéré quil y a avait comme on a dit à ce moment-là, un dérèglement des esprits, cest-à-dire que le décor intérieur, tout dun coup exprimait une folie collective, parce quon était sorti de lordre établi et voulu par Dieu et les architectes.