ECONOMIE

Par ce terme, je n’implique pas de jugement négatif, mais un événement qui s’inscrit dans un phénomène beaucoup plus vaste, d’envergure internationale et qui est à l’origine de la naissance de nouvelles universités de design dans le monde entier (en Chine, en Inde, dans le Sud-est asiatique, en Russie, aux États-Unis, en Europe, au Japon, en Corée), dans tous les pays développés et surtout dans ceux en voie d’industrialisation; car aujourd’hui le design ne se traduit pas uniquement par la gestion de la composante esthétique des produits, il signifie avant tout "inventer" de nouveaux produits, donc de nouveaux marchés, de nouvelles entreprises et, de ce fait, il annonce une nouvelle économie.

C’est pour cela que le design est en train de devenir, dans le monde entier, cette "profession de masse"; non seulement à la suite de la constante demande d’innovation provenant du système industriel et des économies locales, mais également parce que nombreux sont les jeunes qui s’orientent vers cette activité dans le but d’exprimer leur "créativité spontanée" agissant même au-delà des stricts rapports industriels; une génération qui vit le design comme une forme de réalisation de saglobale propre personnalité, comme l’expression de sa propre identité, avant même de l’envisager comme une fonction appartenant à l’entreprise.

L’économiste indien Muhammad Yunus (prix Nobel de la Paix en 2006) a démontré que ces stratégies sont aujourd’hui possibles et, après l’échec des méga-programmes du XXe siècle, il a amélioré l’existence de 170 millions de personnes grâce au microcrédit, seul capable de pénétrer dans les interstices des économies nationales pour en modifier le fragile équilibre quotidien.

Les économies d’énergie ne peuvent ni représenter une sanction ni se traduire par un appauvrissement de la dimension culturelle du milieu habité.

En effet, dans la ville postindustrielle, où les grands gisements immobiliers sont tombés en disgrâce et où s’étendent des millions de mètres carrés d’industries et de bureaux désaffectés, on assiste à une sorte de révolution urbaine issue des espaces intérieurs, transformant ainsi l’ensemble de leur fonctionnement par des interventions d’ "architecture d’intérieur": des villes en évolution constante et dont les fonctions doivent être continuellement revisitées afin de répondre aux nécessités changeantes de l’économie sociale, du télétravail et de l’entrepreneuriat de masse.

Ce dernier trace en effet de possibles modèles d’une "frêle urbanisation" de territoires aux frontières floues et aux fonctions imprécises, des "modèles fragiles", caractéristiques de notre sociétépolitique, économie et culture ont perdu la force de leurs fondements et n’arrivent plus à coexister dans un système harmonieux ou à conférer une forme stable et robuste à nos villes.

L'hypothèse du temps circulaire vient d’un mouvement de philosophes que j’ai entendu à cette époque, qui travaillent sur l'interprétation de l'époque actuelle, de la globalisation, de l'économie post-fordiste, de ces phénomènes du capitalisme globalisé mondial, etc..

Ils disent que ce système physique, économique dans lequel nous sommes entrés n'a pas plus d'extérieur, c'est-à-dire, qu’il est comme une dimension infinie.

Dans l'économie globale, ce n'est pas l'ouvrier qui travaille.

Pas seulement de nouveaux produits, mais de nouvelles pensées, de nouvelles stratégies , produire une nouvelle économie, etc.

C'est-à-dire qui est née, soit la ville moderne, soit la ville historique - encore plus - avec des idées de fonctionnement de l'économie, de la société, qui maintenant n'existent plus.

Il a y beaucoup de villes, comme par exemple Milan, où à une époque on trouvait des millions de mètres carrés d'usines abandonnés, des bureaux abandonnés, car ils avaient transféré la production dans des pays éloignés, alors qu’ils sont très utiles sur le plan des coûts économiques.

Alors la ville semble être la même, mais on voit à l'intérieur qu'elle change complètement pour toutes les activités créatives, pour ce type d'économie nouvelle qui démarre à la fin du siècle passé, à travers la troisième révolution industrielle.

A l’inverse, je rappelle l'expérience du prix Nobel Muhammad Yunus qui a changé l'économie de 170 millions de personnes à travers la stratégie des micro-crédits.

La capacité d'entrer dans la dimension de l'économie quotidienne, dans les micro-espaces, et ceci c'est le rôle du design, de changer la qualité des grands complexes méga-urbains à partir de la dimension anthropologique, qui est sûrement une dimension minimale et sans grands signes, ça c’est très important.

Il y a le phénomène de l'économie créative dont j'ai parlé, il y a ce phénomène avec la diffusion d'instruments électroniques, la possibilité de changer la fonction d'un lieu en temps réel, comme on dit dans le changement même du "personnal computer".

Dans l'histoire, les villes ont toujours des problèmess, ont toujours des impossibilités par rapport au fonctionnement, à l'évolution de la société urbaine, à l'économie à la technologie.

Parce que dans l'économie et l'organisation du travail post-fordiste, les vieilles catégories politiques ne marchent plus.

C'est-à-dire, comme sont nées les grandes catégories politiques, d'une manière créative, d'invention, de possibilités qui n'existaient pas, la proposition des liaisons entre l'économie, les rapports humains.

Par exemple, j’ai parlé de Muhammed Yunus, qui a fait une sorte de révolution économique de manière très créative, car il n'appartenait pas à la catégorie de l'économie, il semblait appartenir à la catégorie, d'arriver de la catégorie des, comment on dit du domaine de la charité ( de la beneficenza), donc de rapporter très peu d'argent pour son activité, mais il a produit un phénomène historique très intéressant.

Parce que dans les siècles passés, il y a l'idée qu’avec des transformations sociales et économiques, on peut résoudre tous les problèmes, et on voit que ce n'est pas

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.