Des stratégies visant à créer les conditions favorables à une "hospitalité globale" de l'univers bâti: en "maîtrisant" les technologies, en agissant sur les qualités matérielles et immatérielles, perceptives et spirituelles de l'espace urbain, afin qu'il soit en mesure d'accueillir le sacré et le profane, les humains et les animaux, l'architecture mais aussi l'agriculture.
En effet, dans la ville postindustrielle, où les grands gisements immobiliers sont tombés en disgrâce et où s'étendent des millions de mètres carrés d'industries et de bureaux désaffectés, on assiste à une sorte de révolution urbaine issue des espaces intérieurs, transformant ainsi l'ensemble de leur fonctionnement par des interventions d' "architecture d'intérieur": des villes en évolution constante et dont les fonctions doivent être continuellement revisitées afin de répondre aux nécessités changeantes de l'économie sociale, du télétravail et de l'entrepreneuriat de masse.
Il ne semble exister aucun espace, aucun interstice qui ne puisse être envahi par cette sorte de breuvage revitalisant, composé de tant de langages différents et de tendances imprécises résultant non pas d'un projet unitaire mais d'un "essaim de projets" nés d'une énergie sociale (et industrielle) débordante et basés non sur une méthodologie, mais sur "toute" méthodologie concevable...
La différence intéressante avec la condition actuelle de cet infini, cest quil ny a plus de distance entre lobservateur et le tableau, nous sommes entrés dans le tableau, dans un espace intégré, donc nous sommes comme les poissons dans la mer, qui sont dans leau mais qui nont pas la vision de la mer.
Ou comme les indiens dAmazonie, qui vivent à lintérieur de cet univers vert, où il y a la magie, le culte des morts, la chasse, la pêche. Donc il y a un espace intégral.
A mon avis ce type dintégration est similaire à la notre, les poissons comme les sauvages nont pas la vision du progrès. Ils vivent dans les cycles naturels, dans les transformations, mais ils nont pas une vision critique globale, complète, car il ny a plus, comme le disent les philosophes un espace extérieur, cest-à-dire aussi une alternative.
A mon avis le design en ce moment cest vraiment le protagoniste de ce siècle, pour sa faiblesse, pour sa capacité à entrer dans les petits espaces, dans la vie quotidienne.
Cest une autre chose - mais en général, dans la ville contemporaine, la qualité se réalise à travers la qualité des objets, des services, des petites choses. Ce nest pas la qualité de lespace urbain.
Ce nest pas réalisé par la qualité des grandes interventions darchitecture, qui sont restées au dehors de cette vision tellement dense, tellement intégrée qui existe aujourd'hui entre les citoyens et toute la réalité urbaine qui se présente sans différence entre l'intérieur et l'extérieur. Larchitecture ne rentre pas dans cet espace de brouillard.
Donc il y a, par exemple, une invasion de lespace urbain de manière absolument originale, qui met en crise la vision de larchitecture, parce que chacun nest pas nu dans ces images réalisées par Tunique.
Cest en Inde. Quand on les appelle, ils répondent en Indien: intéressant. La désindustrialisation a formé ces espaces vides.
A l'inverse, je rappelle lexpérience du prix Nobel Muhammad Yunus qui a changé léconomie de 170 millions de personnes à travers la stratégie des micro-crédits. La capacité dentrer dans la dimension de léconomie quotidienne, dans les micro-espaces, et ceci cest le rôle du design, de changer la qualité des grands complexes méga-urbains à partir de la dimension anthropologiques, qui est sûrement une dimension minimale et sans grands signes, ça c'est très important.
Et voir au contraire la ville davantage comme un ensemble despaces caves, comme ici nous sommes dans Paris, mais nous utilisons ceci et un ensemble despaces comme ça, donc de lintérieur.
Voir la ville comme un ensemble despaces intérieurs climatisés.
Au contraire lespace circulaire dans lequel on se trouve maintenant permet dutiliser tous les langages anciens, contemporains, nimporte, tout ce qui est utile, on peut lutiliser sur la base, pas de la culture de la mémoire, mais au contraire dans la culture de lamnésie, cest-à-dire où on ne reconnaît pas exactement la distance passée, les contemporanéités, etc.
Sur les petites choses, ce qui semble un paradoxe, mais, en effet, on voit que cest une possibilité effective de changer la qualité esthétique, fonctionnelle, humaine de lespace.
Larchitecture croit être le protagoniste de lespace urbain, mais ne correspond pas à la composition architectural ni à lorganisation du territoire, ce qui a fait naitre une schizophrénie global.
La nouvelle ville doit lier tous les espaces définis et les changer en structure en tant que réel.
Réalisée de grandes transformations à laides de micro-structures, aller vers une miniaturisation de la société, vers lespace minimum de la vie quotidienne.