Un système qui doit alimenter sa propre énergie de croissance, au-delà des limites de la simple gestion de ce qui existe, en envahissant les territoires de "l'imaginaire" esthétique et technologique.
De nos jours, le design peut se situer sur deux terrains différents: le terrain physique et réel du marché (où les objets tangibles existent et peuvent être utilisés), et le terrain immatériel (non moins important) constitué par la circulation médiatique des idées expérimentales, là où les objets n'existent plus mais peuvent néanmoins être regardés et vus, puisqu'ils circulent en un nombre infini d'exemplaires sur le territoire iconique mondial; en propageant des hypothèses et des théorèmes destinés à stimuler la créativité sociale et à produire des énergies porteuses de changement.
L'on accuse fréquemment cette jeune génération de ne pas être "engagée", mais en réalité elle exprime une sorte de nouvelle énergie politique qui émane d'un jugement esthétique (qui est aussi un jugement politique) sur la "laideur" du monde actuel qu'elle veut changer sans délai, à partir des objets domestiques, des ustensiles quotidiens; elle saisit l'inutilité qui nous entoure et recherche de nouvelles solutions dans le domaine des micro-fonctions domestiques.
Il nous faut donc être très prudents à l'heure de discerner entre ce qui est superflu et ce qui ne l'est pas, car l'histoire nous enseigne que les grandes civilisations se sont développées en investissant leurs énergies les meilleures notamment dans ces activités qui ne sont manifestement pas nécessaires: l'art, la musique, la poésie et la beauté de l'habitat humain; la qualité des objets détermine aujourd'hui la qualité de la ville, elle-même constituée d'objets.
Les économies d'énergie ne peuvent ni représenter une sanction ni se traduire par un appauvrissement de la dimension culturelle du milieu habité.
Il ne semble exister aucun espace, aucun interstice qui ne puisse être envahi par cette sorte de breuvage revitalisant, composé de tant de langages différents et de tendances imprécises résultant non pas d'un projet unitaire mais d'un "essaim de projets"nés d'une énergie sociale (et industrielle) débordante et basés non sur une méthodologie, mais sur "toute" méthodologie concevable...
Dans léconomie globale, ce nest pas louvrier qui travaille. Oui, il y a encore des ouvriers, mais ce nest pas là. Tout le système du capitalisme actuel a besoin dinnovation permanente, tous les jours. Parce quil y a une concurrence mondiale terrible, et pour rester sur le marché, il faut avoir cette énergie dinnovation. Dans des pays comme lInde, la Chine, mais aussi les Etats-Unis etc. Parce quil y a besoin de ce type dénergie dinnovation qui est réalisée par les créatifs, par quelquun qui est capable de penser des formes nouvelles de logique, de trouver des possibilités productives, donc des connexions différentes. Parce que chacun est producteur dune énergie expressive, d'une identité, propre etc. Et commencer à voir la ville comme un laboratoire génétique humain, la ville pas comme le royaume des formes rigides de larchitecture, mais comme un grand laboratoire des liaisons dénergies de reproduction dexpériences sexuelles des champs du marché des génomes. Cest un ensemble de personnes qui font lamour, qui produisent ce type dénergie reproductive, damour et de passion de liaisons, qui est à la base du développement de la société. Parce quil y a le problème environnemental, mais il y a aujourdhui le problème des écologistes qui pensent résoudre les problèmes de lhabitabilité du monde à partir dun seul paramètre qui est la réduction de la consommation dénergie.
Ceci cest absolument inacceptable, car très souvent ils réalisent, en effet, des mécanismes, des dispositifs qui réduisent la consommation dénergie.
Nous sommes dans une autre époque de civilité réformiste, survivant à la crise en créant sa propre énergie dynamique. La ville est aujourdhui un ensemble de flux humain, énergétique, sexuel, ce théâtre urbain est plein de cette énergie créative sexuelle de la multiplication.