INNOVATION

Notre époque a besoin d'élaborer des scénarios novateurs, qui ne soient pas le fruit d'une seule et unique logique mais se nourrissent d'un plancton de logiques différentes, sans craindre de franchir la limite qui sépare le projet de l'imaginaire, ce qui est facile de ce qui est difficile, car, dans l'ère de la mondialisation, le rôle de "l'innovation" assume une fonction stratégique et fondamentale pour le système civil dans son ensemble.

Un système qui doit alimenter sa propre énergie de croissance, au-delà des limites de la simple gestion de ce qui existe, en envahissant les territoires de "l'imaginaire" esthétique et technologique. Or produire de "l'innovation" requiert un long parcours de recherche.

C'est pour cela que le design est en train de devenir, dans le monde entier, cette "profession de masse"; non seulement à la suite de la constante demande d'innovation provenant du système industriel et des économies locales, mais également parce que nombreux sont les jeunes qui s'orientent vers cette activité dans le but d'exprimer leur "créativité spontanée" agissant même au-delà des stricts rapports industriels; une génération qui vit le design comme une forme de réalisation de sa propre personnalité, comme l'expression de sa propre identité, avant même de l'envisager comme une fonction appartenant à l'entreprise.

Il faut la situer à nouveau au centre de la créativité et de l'innovation, en sauvegardant avec l'environnement la richesse des relations anthropologiques qui, depuis la nuit des temps, forgent le lien entre l'homme et son habitat.

De même, le réseau du design se caractérise par son goût unique : celui de "l'émancipation", fruit d'une innovation jamais finie mais (apparemment) sans objectif précis.

Mais surtout pour les intellectuels, pour les créatifs, pour chacun, à partir de la re-fondation de soi-même. Donc, en effet, la culture du projet qui vit cette condition, dont le projet est la définition même et le synonyme du progrès, parce que l’on fait quelque chose pour aller dans une direction, mais maintenant on voit qu’il y a un univers qui va dans toutes les directions, qui est une sorte de plancton qui, pour survivre, doit se développer avec une forme d’innovation permanente, qui est produite par tous les créatifs.

Oui, il y a encore des ouvriers, mais ce n’est pas là. Tout le système du capitalisme actuel a besoin d’innovation permanente, tous les jours.

Parce qu’il y a une concurrence mondiale terrible, et pour rester sur le marché, il faut avoir cette énergie d’innovation.

Pas seulement de nouveaux produits, mais de nouvelles pensées, de nouvelles stratégies, produire une nouvelle économie, etc. Donc il y a ce besoin énorme d’innovation.

Dans des pays comme l’Inde, la Chine, mais aussi les Etats-Unis etc. Parce qu’il y a besoin de ce type d’énergie d’innovation qui est réalisée par les créatifs, par quelqu’un qui est capable de penser des formes nouvelles de logique, de trouver des possibilités productives, donc des connexions différentes.

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.