TECHNOLOGIE

Une civilisation industrielle donc, où chacun est à la fois ingénieur et auteur de projets, dans le sens où chacun fait usage de son "génie" et projette sa propre identité ; une civilisation où tout est "industriel": autant la production en série que la manufacture; autant les technologies avancées que les technologies primitives; autant le produit destiné à une longue durée de vie que celui, éphémère, qui ne durera qu'un jour voire une heure.

L'on accuse fréquemment cette jeune génération de ne pas être "engagée", mais en réalité elle exprime une sorte de nouvelle énergie politique qui émane d'un jugement esthétique (qui est aussi un jugement politique) sur la "laideur" du monde actuel qu'elle veut changer sans délai, à partir des objets domestiques, des ustensiles quotidiens; elle saisit

l'inutilité qui nous entoure et recherche de nouvelles solutions dans le domaine des micro-fonctions domestiques. Elle constate l'envahissement de la technologie et se penche sur de nouvelles interfaces moins agressives et plus poétiques.

L'un des grands défis du design contemporain consiste à s'emparer de la culture environnementale, actuellement entre les seules mains des technologues ou de groupes antagonistes.

Par exemple les grandes villes indiennes, où les vivants et les morts sont ensemble, les animaux, les hommes, la technologie, le sacré. C’est-à-dire qu’il y a cette vision d’une hospitalité de la ville, cosmique, globale, où il y a un flux vital au-delà des règles, mais qui forme une sorte de vitalité de ce système.

Quelle est la ville idéale? Dans l’histoire, les villes ont toujours des problèmes, ont toujours des impossibilités par rapport au fonctionnement, à l’évolution de la société urbaine, à l’économie à la technologie. Donc c’est un organisme imparfait, institutionnellement imparfait.

Un système qui doit alimenter sa propre énergie de croissance, au-delà des limites de la simple gestion de ce qui existe, en envahissant les territoires de "l'imaginaire" esthétique et technologique. Or produire de "l'innovation" requiert un long parcours de recherche.

une génération qui vit le design comme une forme de réalisation de sa propre personnalité, comme l'expression de sa propre identité, avant même de l'envisager comme une fonction appartenant à l'entreprise. Ces jeunes s'engagent à "intérioriser" la recherche esthétique et technologique, en "privatisant" les questions commerciales.

le design revêt une fonction essentielle par sa nature discontinue et par son métabolisme hybride: il utilise la technologie pour ses ressources esthétiques et l'esthétique pour ses apports technologiques...

Mais aujourd’hui réaliser un bâtiment sans toutes les technologiques. des micro-climatisations, c’est absolument incompréhensible, c’est en dehors du marché.

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.