C'est la raison pour laquelle le thème de la beauté pose aujourd'hui l'un des grands "problèmes politiques" de l'avenir: ou bien ce monde sera plus beau (et plus hospitalier) ou alors il sera condamné à un cataclysme politique.
S'il est vrai que la pollution environnementale existe, il existe également une pollution esthétique (plus grave que la première). Or les deux problèmes doivent être résolus simultanément, faute de quoi la solution sera pire que le problème premier.
C'est donc une modernité plus adaptée à notre société "réformiste", obligée de modifier quotidiennement ses statuts afin de résoudre les problèmes engendrés par un système social instable en quête d'équilibres nouveaux — qui par ailleurs ne seront jamais des acquis définitifs — et de l'adapter en le développant, sans toutefois revendiquer un modèle de fonctionnement unique.
Assistons-nous aujourd'hui, à nouveau, à la fin d'un équilibre historique qui ne trouve pas de solution aux problèmes actuels et qui produit un système d'autonomies de la connaissance ?
Mais cest aussi très difficile de trouver des dispositifs pour entrer dans cette époque où la condition fondamentale ce nest plus de trouver des solutions permanentes, définitives, des solutions scientifiques à des problèmes qui peuvent recevoir une solution permanente.
Comme le dit Kevin Kelly, la crise ce nest pas un concept négatif, cest un concept dynamique. ça veut dire quil y a quelque chose qui manque, donc il faut faire quelque chose pour combler ce type dabsence, ce type de problème, etc.
Il y a, en effet, des problèmes tellement complexes, sur lesquels il faut produire, à mon avis, des réflexions très simples, sans avoir lidée de trouver des solutions, parce que, en effet, la charte dAthènes na jamais été réalisée.
Comme vous le voyez ce nest pas la solution de rien, cest seulement une réflexion sur la dimension des problèmes que nous avons en effet, avec la multiplication du nombre de personnes aujourd'hui dans la société, 7 milliards de personnes cest une quantité énorme.
Dans lhistoire, les villes ont toujours des problèmes, ont toujours des impossibilités par rapport au fonctionnement, à lévolution de la société urbaine, à léconomie à la technologie.
Et je dois dire que jamais n'a existé une société où ce type de problème a trouvé une solution, parce que, par exemple, les pays socialistes dans linterprétation quen a donné Joseph Brodsky, poète qui a gagné le prix Nobel, ont eu ce type de débâcles à cause dun choc esthétique, dun désastre esthétique, cest-à-dire quils ont réalisé un monde urbain, des relations humaines et une gestion de la qualité de la vie tellement horrible que cela a produit un refus politique, donc un choc.
Parce que le problème esthétique, cest le vrai grand problème politique du futur.
Et ceci cest le problème auquel il faut réfléchir, au fond de la question de lenvironnement, qui na rien à voir avec les pays socialistes. Mais le mouvement écologique (ambientalisme), est devenu un mouvement très dangereux. Parce quil y a le problème environnemental, mais il y a aujourdhui le problème des écologistes qui pensent résoudre les problèmes de lhabitabilité du monde à partir dun seul paramètre qui est la réduction de la consommation dénergie.
Alors on voit que lon ne peut pas résoudre les problèmes humains à partir de la gestion dun seul paramètre. Bon ceci est une digression.
Ce nest pas la solution de tous les problèmes, cen est une... Je crois aussi que ce que nous devons comprendre des siècles passés, cest quil y a des problèmes qu'on ne peut pas résoudre. Qui nont pas de solutions.
Parce que dans les siècles passés, il y a lidée qu'avec des transformations sociales et économiques, on peut résoudre tous les problèmes, et on voit que ce nest pas comme ça.
Il y a des problèmes qui ont besoin dexpérimentation, de richesses, cest pas facile.
Parce que les révolutions du siècle passé sont toutes nées avec lidée de trouver une solution pour tous les problèmes ensemble et ce nest pas comme ça.
Oui, simplement depuis le moment que je vois que la question des architectes et en général du gouvernement de la ville, cest de construire bien, de nouveaux quartiers, des installations etc., quon voit que ce sont des solutions qui sont en crise, tout le temps, on ne trouve pas, alors le problème central cest simplement de dire : regarder que le problème ce nest pas le modèle de fonctionnement de la ville que lon doit chercher à résoudre avec de nouveaux bâtiments, cest plutôt la qualité interne de la ville, cest la qualité des rapports.