EVOLUTION

Il s'agit d'un design qui s'engage à rédiger une nouvelle "Charte d'Athènes", pour transcender la dimension anthropocentrique de la tradition occidentale, pour créer un concept d'hospitalité beaucoup plus ample, en entamant un nouveau chapitre de l'histoire de l'évolution de nos métropoles; en considérant celles-ci non seulement en tant que gisements architecturaux et infrastructurels, mais en tant que milieux favorables à la réalisation de nouvelles conditions de l'équilibre naturel et cosmique. Le design s'emploie à convoyer la culture du projet vers une nouvelle dimension.

En effet, dans la ville postindustrielle, où les grands gisements immobiliers sont tombés en disgrâce et où s'étendent des millions de mètres carrés d'industries et de bureaux désaffectés, on assiste à une sorte de révolution urbaine issue des espaces intérieurs, transformant ainsi l'ensemble de leur fonctionnement par des interventions d' "architecture d'intérieur": des villes en évolution constante et dont les fonctions doivent être continuellement revisitées afin de répondre aux nécessités changeantes de l'économie sociale, du télétravail et de l'entrepreneuriat de masse.

Cette "démocratie expérimentale", cette ville où la plupart des immeubles sont utilisés de manière impropre, où la qualité de la marchandise exposée dans les étalages remplace fréquemment la qualité de l'architecture avoisinante, est-elle peut-être la marque la plus évidente d'une transformation épistémologique très profonde, d'une révolution historique dont les contours ne sont pas encore bien définis, mais au coeur de laquelle le design joue un rôle important ?

Alors dans un territoire infini, soit mental, soit physique, le progrès c’est toujours l’indication d’une direction, d’une marche, d’une évolution vers un certain type de point d’arrivée.

Alors la ville semble être la même, mais on voit à l’intérieur qu’elle change complètement pour toutes les activités créatives, pour ce type d’économie nouvelle qui démarre à la fin du siècle passé, à travers la troisième révolution industrielle.

En effet on sait bien que dans les siècles passés il y avait des idées complètements différentes, c’est à dire que l’univers pouvait être transformé ou à travers la bombe atomique ou à travers les conflits mondiaux, des grandes transformations ou révolutions, mais très souvent, ce type de transformations ont produit soit des désastres, soit des grandes réformes qui n’ont jamais touché la vie quotidienne.

Qui est peut être le résultat d’une évolution du corps humain, car autrefois il n’y avait aucun besoin de ça, il n’y avait pas ce type de sensibilité.

Quelle est la ville idéale? Dans l’histoire, les villes ont toujours des problèmes, ont toujours des impossibilités par rapport au fonctionnement, à l’évolution de la société urbaine, à l’économie à la technologie.

Par exemple, j'ai parlé de Muhammed Yunus, qui a fait une sorte de révolution économique de manière très créative, car il n’appartenait pas à la catégorie de l’économie, il semblait appartenir à la catégorie, d’arriver de la catégorie des, comment on dit du domaine de la charité (de la beneficenza), donc de rapporter très peu d’argent pour son activité, mais il a produit un phénomène historique très intéressant.

Parce que les révolutions du siècle passé sont toutes nées avec l’idée de trouver une solution pour tous les problèmes ensemble et ce n’est pas comme ça.

BRANZI, Andrea. Progress. In: QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010-12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In: Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1-2 octobre 2009, Centre Pompidou.