CULTURE

Le design s'emploie à convoyer la culture du projet vers une nouvelle dimension.

L'un des grands défis du design contemporain consiste à s'emparer de la culture environnementale, actuellement entre les seules mains des technologues ou de groupes antagonistes.

Les économies d'énergie ne peuvent ni représenter une sanction ni se traduire par un appauvrissement de la dimension culturelle du milieu habité.

C'est depuis des années que notre Faculté de design de la Polytechnique de Milan ainsi que notre cours de design d'intérieur approfondissent ce thème, car il est nécessaire que l'offre didactique assume sa propre "mission" qui, malgré la complexité des contributions, doit en révéler le contenu culturel.

Ce dernier trace en effet de possibles modèles d'une "frêle urbanisation" de territoires aux frontières floues et aux fonctions imprécises, des "modèles fragiles", caractéristiques de notre sociétépolitique, économie et culture ont perdu la force de leurs fondements et n'arrivent plus à coexister dans un système harmonieux ou à conférer une forme stable et robuste à nos villes.

Nous pouvons alors nous poser la question suivante: la chute du Mur de Berlin et l'échec des grandes idéologies du siècle dernier ont-ils produit un traumatisme similaire à celui provoqué par la fin de l'unité dans la théologie de la culture médiévale ?

Donc, en effet, la culture du projet qui vit cette condition, dont le projet est la définition même et le synonyme du progrès, parce que l’on fait quelque chose pour aller dans une direction, mais maintenant on voit qu’il y a un univers qui va dans toutes les directions, qui est une sorte de plancton qui, pour survivre, doit se développer avec une forme d’innovation permanente, qui est produite par tous les créatifs.

Et que la culture du projet, je dois dire, n’a pas encore intégrée. Elle travaille en utilisant d’autres catégories qui, à mon avis, sont déjà passées. Mais c’est aussi très difficile de trouver des dispositifs pour entrer dans cette époque où la condition fondamentale ce n’est plus de trouver des solutions permanentes, définitives, des solutions scientifiques à des problèmes qui peuvent recevoir une solution permanente.

C’est une réalité enzymatique, mais absolument fondamentale. Je crois que la culture du projet doit commencer à comprendre que la séparation entre l’intérieur et l’extérieur sont seulement dans des différences apparentes, ce n’est pas la question de l’ordre urbain.

Au contraire l’espace circulaire dans lequel on se trouve maintenant permet d’utiliser tous les langages anciens, contemporains, n’importe, tout ce qui est utile, on peut l’utiliser sur la base, pas de la culture de la mémoire, mais au contraire dans la culture de l’amnésie, c’est-à-dire où on ne reconnaît pas exactement la distance passée, les contemporanéités, etc.

Je cherche à donner au design qui, comme je l’ai dit, est devenu une activité de masse énorme, dans un sens positif, mais qui a toujours la limite d’être au final une activité professionnelle, une prestation optimiste, qui n’est pas capable de devenir culture. culture ça veut dire se confronter avec la dimension tragique de la mort, de la vie, des passions, du mystère.

C’est-à-dire comme toutes les choses, comme le fait la culture, la culture ce n’est pas une prestation professionnelle, c’est aussi une capacité de voir ou de réaliser une émotion plus forte.

Donc ce n’est pas possible que le design qui est devenu l’une des activités les plus diffuses, qui a un rôle stratégique que j’ai cherché à expliquer aussi largement, reste en dehors des mouvements culturels qui se passent, qui changent, en dehors de la musique et de la poésie, qui prend des responsabilités, passe les époques mais reste impassible.

Je crois qu’une nouvelle politique peut commencer à partir d’une forme créative, comme l’art, comme la culture.

En 1969, conjointement à son travail expérimental dans le domaine du design, le groupe Archizoom entreprit une recherche sur la ville, l’environnement et la culture de masse, qui aboutit au projet No-Stop City.

BRANZI, Andrea. Progress . In : QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In : Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.