TERRITOIRE

Un système qui doit alimenter sa propre énergie de croissance, au-delà des limites de la simple gestion de ce qui existe, en envahissant les territoires de "l'imaginaire" esthétique et technologique.

De nos jours, le design peut se situer sur deux terrains différents: le terrain physique et réel du marché (où les objets tangibles existent et peuvent être utilisés), et le terrain immatériel (non moins important) constitué par la circulation médiatique des idées expérimentales, là où les objets n'existent plus mais peuvent néanmoins être regardés et vus, puisqu'ils circulent en un nombre infini d'exemplaires sur le territoire iconique mondial; en propageant des hypothèses et des théorèmes destinés à stimuler la créativité sociale et à produire des énergies porteuses de changement.

Ce dernier trace en effet de possibles modèles d'une "frêle urbanisation" de territoires aux frontières floues et aux fonctions imprécises, des "modèles fragiles", caractéristiques de notre sociétépolitique, économie et culture ont perdu la force de leurs fondements et n'arrivent plus à coexister dans un système harmonieux ou à conférer une forme stable et robuste à nos villes.

Une société qui produit plutôt de vastes gisements et où on n'assistera peut-être plus, comme au siècle passé, à des tremblements de terre fracassants et des désastres dévastateurs, mais plutôt à des séismes silencieux en profondeur, modifiant la géologie et la morphologie du monde en déplaçant des territoires entiers de quelques centimètres.

Alors dans un territoire infini, soit mental, soit physique, le progrès c’est toujours l’indication d’une direction, d’une marche, d’une évolution vers un certain type de point d’arrivée.

Parce qu’il y a une concurrence mondiale terrible, et pour rester sur le marché, il faut avoir cette énergie d’innovation.

Dans chaque territoire, dans chaque pays, il y a une crise différente, il y a une multiplication des formes de crise.

Qui permet, par exemple, de réaliser des fusions entre des territoires comme celui de l’agriculture et de l’architecture, qui en général, existent l'un sans l'autre.

Donc la ville aujourd’hui, à mon avis, ce n’est plus la définition du territoire urbain, c’est davantage constitué par la présence du "personnal computer" chaque 20 m2 que par toutes les structures formelles qui sont autour, parce qu'ils rendent possible le fonctionnement global du travail diffus des entrepreneurs de masse, des liaisons entre les personnes, etc.

Ceci c’est la base du fonctionnement du territoire urbain, qui n’a pas une forme globale, qui n’a pas de forme.

L’idée c’était que toutes les valeurs de la tradition bourgeoise étaient entrées en crise et que la ville était un territoire infini de services, d’expériences sensorielles, donc une ville qui n’a pas de formes, comme un bloc de brouillard.

No-Stop City est une utopie critique, un modèle d’urbanisation globale, où le design est conçu comme l’outil conceptuel fondamental pour modifier les modes de vie et le territoire.

L’architecture croit être le protagoniste de l’espace urbain, mais ne correspond pas à la composition architectural ni à l’organisation du territoire, ce qui a fait naitre une schizophrénie global.

BRANZI, Andrea. Progress. In: QUEHEILLARD Jeanne, SALMON Laurence, BRANZI Andrea, In progress: le design face au progrès, exposition, Grand Hornu, Monographik, Blou, 2010, p. 33-39.
BRANZI Andrea. Conférence, Exposition In Progress, 8 mai 2010 - 12 septembre 2010, Grand-Hornu Images, Belgique, 24 juin 2010
BURKHARDT, François, MOROZZI, Cristina. Andrea Branzi, 4ème de couverture. In: Andrea Branzi No stop city, Archizoom associati, éditions HYX, Paris, décembre 1997
BRANZI Andrea. L’enjeu capital(es), Colloque international d’architecture, 1 - 2 octobre 2009, Centre Pompidou.